N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.239.129.91) si quelqu'un porte plainte.
❝첫 번째 단계는 항상 가장 어렵습니다. 하지만 일단 첫걸음을 떼면 그 다음부터는 일이 쉬워질 것입니다. ❞
.
Anciennement Ft-Kawaii, de retour dans le game en essayant de faire revivre le site avec Arhain Aku. La plupart de mes écrits sont sur Wattpad mais un contenu exclusif sera proposé ici (enfin peut-être, sûrement, on espère). Vous pourrez trouver des écrits basés sur des mangas comme Fairy Tail, One Piece et peut-être SNK. Et d'ailleurs, il y aura sûrement plus de ffs en AU que d'univers canon.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.239.129.91) si quelqu'un porte plainte.
QDN : bon, je viens de terminer mes partiels, et donc très théoriquement, je vais bientôt avoir un bac+3. Wow, je me fais vielle c'est incroyable. Bref, je pense revenir par ici la semaine prochaine pour poster une nouvelle fanfiction que j'ai déjà ajoutée sur wattpad. Ce sera un bon vieux LivaïxReader, alors j'espère qu'il y a des fangirls de lui ici. Voilà, et après ça, j'écrirai sûrement sur EZ. Je vais aussi refaire l'habillage car je l'ai définitivement trop vu omg. Bon, je vous dis à bientôt du coup ! [ 6 mai 2022 ]
Ce mec... Je savais pas ce qu'il avait, à toujours sourire comme s'il allait pleurer, comme si on le forçait à être ainsi. Un sourire presque mortellement cousu au visage. Parfois ce sourire était vicieux, parfois il était aussi vide que la plus profonde des souffrances. Mais il était là, à me regarder sans cesse avec ce visage-là.
Il était revenu. Pas qu'il m'ait parlé comme à une amie, mais je l'avais croisé, tirant sur sa cigarette, entouré de sa clique. Puis il m'en avait tendu une sans dire un mot avant de me cracher sa fumée à la gueule. Eren. À ce moment-là, j'hésitais encore entre l'idée de l'imprégner de mon ignorance quant à sa pratique illicite de mon espace vital et l'idée de lui balancer cette simple claque qui flirtait dangereusement dans mon esprit avec les bribes de mon dernier cours de féminisme.
Mais au final j'avais juste pris la cigarette pour m'éviter des remontrances de la part de ces vertébrés atteints d'une paraplégie neuronale à la pause de dix heure. Et j'étais partie, sans dire un mot, sans même le regarder. J'avais juste aperçu ce sourire, puis ce rire. Comme s'il se moquait du monde, alors même que ce monde lui infligeait sa manière d'être.
Alors je me disais une seule chose le concernant. Mais ces mots, ils étaient comme un souhait que je ne pouvais exaucer. Ne prête pas attention à lui.
CHAPITRE 1 BALLANTINE'S
En ce funeste jour, un chaos exubérant s'apprêtait à déployer ses ailes : c'était la rentrée, et à mon plus grand malheur, celle des autres aussi. Mais il fallait faire avec, alors j'y étais allée en abandonnant même l'espoir d'échapper à Hitch et ses ragots indécents. Ils étaient tous là, feignant un intérêt commun qui en réalité n'était qu'individuel. Et ils souriaient, riaient. D'ici, on aurait pu croire que tout ce beau monde avait cessé de se côtoyer pendant les quatre mois de vacances d'été pour des raisons parfaitement louables, cependant, si l'on creusait ne serait-ce qu'un peu, il était simple de démanteler cette raison pour en faire une simple preuve d'ignorance.
J'avançais au sein même du campus de la fac.
À ma gauche : Berthold et Reiner avaient sorti le grand jeu, costume trois-pièces et sacoche en cuir pour leur entrée en troisième année de droit des affaires internationales. Rien que le titre que portait leur cursus me donnait envie de prendre mes jambes à mon cou, et le fait que ceux-ci s'en vantent comme la découverte du Graal n'avait aucunement arrangé ce désagrément.
Pourtant, en déposant mon regard ne serait-ce que quelques mètres plus loin, je me demandais s'il ne m'aurait pas été plus profitable de feindre un quelconque intérêt pour cette chose sordide.
Pour être plus claire, il y avait à cet instant droit devant moi Eren et sa clique s'amusant à se griller les neurones sur un jeu mobile d'une utilité plus que discutable. Cigarette à la main, un stylo et une vieille feuille coincée dans la poche arrière d'un pantalon qui sentait encore le neuf.
- Anniiiie-chou !
Hitch. Je maudissais intérieurement et de toute mon âme celui qui avait mis cette créature invivable sur mon chemin. Et alors que j'avais jusqu'ici réussi à ne pas me faire remarquer, voilà que je me retrouvais entourée de tous les regards. Même lui me regardait. Il me regardait d'un regard que je ne pouvais éviter, un sourire collé aux lèvres.
- Ah attends, mon téléphone sonne... « Allô, oui... Ouais... J'arrive ! », bon, Annie, problème technique avec Marlo, je t'expliquerai les détails plus tard, m'attends pas ! - Ouais, ouais, je vais déjà à l'amphi.
Puis j'avais repris mon ascension folle vers le savoir sans même prêter attention à ce tsunami vivant qu'était Hitch. Alors j'étais passée devant lui, m'arrêtant un instant face aux demandes persistantes de Jean qui ne semblait pas vouloir me laisser passer.
- Kirschtein, bouge. - Avec plaisir « Anniiie-chou » !
Ma main avait failli partir vers une destination peu commode que je nommerais le faciès de cette amicale tête de cheval. Mais je sentais quelque chose peser sur moi au même instant, quelque chose de plus dérangeant, quelque chose d'insistant que je ne pouvais volontairement ignorer.
J'avais tourné mon visage, détaillant le sien de haut en bas. Eren. D'une main il tenait sa propre clope, de l'autre il m'en proposait implicitement une. L'autre s'était tue, comme si un silence religieux était plus convenable dans ce genre de situation.
- Je fume pas. - Hum, okay.
Puis il avait relâché la fumée engloutie jusque-là afin de répandre la substance contre mon visage.
J'ignorais, attrapant d'un simple geste la cigarette jusque-là bloquée entre ses doigts. Il valait mieux si je ne souhaitais pas finir en commission disciplinaire le jour même de la reprise des cours. Puis, au moment propice j'avais repoussé ce bras qui se mettait en travers de ma route pour m'en aller.
J'avais juste entendu cette chose, ce rire, comme un fou qui s'extasiait de la moindre défaillance.
Et alors que je sentais son regard émeraude se déposer sur ma silhouette pour prolonger ce contact naissant, une main vint d'un élan soudain attraper mon bras. Ses yeux s'étaient ternis avant de se détourner de moi, comme un enfant à qui l'on avait retiré sa source première de distraction.
C'était Marlo, légèrement affolé, le souffle court.
- Hum ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? - Hitch... Elle est pas avec toi ? - Non, elle m'a dit qu'elle te rejoignait pour cause de « problème technique ». - Aaah ! J'en étais sûr ! Bon, je vais la chercher, ne m'attends pas.
Pour tout dire, je ne savais pas très bien de quoi celui-ci était si sûr, et bien que le concept de ne pas attendre quelqu'un me plaisait tout particulièrement, cela commençait à faire beaucoup de personnes qui me demandaient implicitement de leur réserver une place dans l'amphithéâtre. Mais puisqu'il m'avait en quelque sorte permit de sortir d'une situation cérébralement apocalyptique, j'acceptais sans ultérieurement lui demander son dû.
Je regardais l'écran de mon téléphone sans trop comprendre ni pourquoi ni comment un millier de notifications était apparue dans mon fil de discussion. J'ignorais, profitant juste de ce bijou de technologie afin de me procurer l'heure sans avoir à remonter la manche de mon pull le long de mon avant-bras.
Cependant, je n'avais pas pu ignorer ce qui se tramait actuellement tout autour de moi, autrement dit : les deux futures soirées étudiantes pour fêter la reprise des cours qui se mettaient en place pour le jour même. Chacun y allait de son mot pour promouvoir tel ou tel endroit, telle ou telle personne. Et bien que l'idée de me joindre à cette bande de dégénérés m'ait très succinctement traversé l'esprit l'espace d'un millième de seconde, je m'apprêtais d'avance à les essuyer de mon refus de toute coopération inter-promo.
***
Un quart d'heure après cet incident d'une ampleur extraordinairement peu diplomatique, Hitch et Marlo avaient eu la présence d'esprit d'assister à la pré-rentrée de notre très peu fascinante classe de lettre moderne. Cet incident clôt quant à ce « problème technique » dont je n'ai plus jamais eu vent depuis ce jour-là, je m'étais éclipsée quelques minutes pour aller chercher de quoi désaltérer mon palais en proie à d'atroces souffrances dans l'épicerie du coin.
Il fallait dire que le discours de notre responsable de licence s'était éternisé, entre le vidéoprojecteur qui n'avait aucunement le désir de fonctionner et le powerpoint qui ne souhaitait à aucun moment s'ouvrir, nous avions dû attendre avec l'espoir hypothétique que quelque chose veuille bien fonctionner.
Une fois arrivé à l'épicerie, et après avoir évité les nuages de fumer qui menaçaient sauvagement de m'asséner un coup fatal, je m'étais donc rendu au fond du magasin afin d'ouvrir le frigo qui contenait les boissons énergisantes, puis, j'en avais saisi une. Mais à ce moment, je ne savais pas très bien si la fraîcheur du contenant était la cause du frisson qui venait de traverser mon dos, ou bien si celui-ci avait été causé par le fait qu'une main ait saisi la même bouteille que moi au même instant.
- Tu viens à la fête ce soir ? - Hum ?
Eren. Qu'est-ce qu'il fait là ?
- Non, je viens pas. - Je suis sûr que tu y seras. - La bouteille. - Oui ? - Lâche la.
Puis j'avais jeté son poignet en arrière afin de récupérer ce qui m'était dû. Première arrivée, première servie.
- Oh, c'était la dernière, tu partages ? - Non. Mais si tu la veux tellement, je te la revends le double du prix affiché.
Cette fois encore, il avait ri. Simplement ça. Il m'avait regardé amusé alors que je le fusillais.
Je m'en allais. Pas que je fuyais, non. Je me débarrassais juste d'une distraction malotrue dont je n'avais nul besoin. Je le sentais toujours derrière moi au moment d'aller en caisse, fredonnant je ne sais trop quoi entre ses lèvres, comme une mélodie dont je ne parvenais à décrypter le son. J'avais eu le malheur d'avoir la même idée que lui, au même instant que lui. C'est-à-dire, d'aller me chercher à boire dans cet endroit précis à cette heure précise. Et bien que mon esprit me criait à tort et à travers que celui-ci ne pouvait pas être présent en ce lieu par le fruit d'une simple coïncidence, je m'entêtais à essayer d'y croire.
Alors il est vraiment juste venu chercher à boire ? C'est tout ?
Je m'étais mis en tête que je ne comprendrais jamais ce mec. Et visiblement ce n'était pas plus mal pour ma santé mentale. Mais j'avais beau essayer de l'ignorer, il m'était presque impossible de ne pas prêter attention à ce qu'il faisait. Il était derrière moi, jouant de ses doigts osseux contre la canette de soda et laissant claquer le métal de ses bagues en argent contre l'aluminium bas de gamme du pepsi max.
Moi, je regardais mon téléphone, consultant mon emploi du temps de l'après-midi. Et alors que j'étais à peine parvenue à faire de cela ma nouvelle distraction, voilà que je me retrouvais un peu trop dissipée. Alors comme un enfant que l'on rappelle à l'ordre, sa main avait légèrement tapé mon dos pour me prévenir de mon erreur.
- Oh Annie, c'est à ton tour, t'attends quoi pour payer ? - Hein ? Quoi ?
Ouais, j'étais pas très bien réveillée ce jour-là, et les vapeurs de cigarettes électroniques qui m'avaient enfumé quelques minutes plus tôt à l'entrée du magasin avaient pas dû arranger la chose.
Au final, je me retrouvais là comme une idiote, à ne pas trop comprendre ce qu'il me racontait. Puis il était simplement passé devant moi en tendant sa canette à la caissière. Il avait tendu un billet de cinq euros en souriant de toutes ses dents avant de récupérer la marchandise, dont celle qui m'était due.
Bien que la situation me parût désormais bien plus claire, il m'eut tout de même fallu attendre que ce malotru me fasse signe de la main de le rejoindre avant de tenter quoi que ce soit. Je m'avançais, doucement. Je mentirais si je disais que je n'y étais pas allée à contrec½ur. Mais je devais accepter ma défaite cuisante.
- Eren, donne-moi ma bouteille, je te rends l'argent.
Puis il m'avait tendu la canette de pepsi max de sa main qui en avait anéanti toute la fraîcheur. L'envie de le frapper remontait une fois de plus à la surface, et bien que je me continsse, j'avais du mal à rester stoïque face à celui qui venait de me voler ma trouvaille.
- J'ai pas pris ça, donne-moi ma bouteille. - Viens à la fête de ce soir alors.
J'avais claqué la canette contre son torse avant de me retirer sans un mot de plus. Il m'énervait et malheureusement cela ne faisait que commencer. Alors j'étais partie, passant devant lui pour être sûre de ne plus le voir.
* * *
J'étais finalement retournée en cours, sans boisson donc, et le palais légèrement aride de ce manque. Mon sac balancé par-dessus mon épaule, j'avais rapidement attrapé un élastique afin d'attacher mes cheveux.
Mais au même moment, je sentis deux mains saisir les miennes tout en retirant l'élastique que je tenais. C'était Hitch, accompagnée de Marlo qui venait de me rejoindre.
- Ah Annie, t'es là ! T'as pu te chercher à boire ? - Jäger a voulu payer alors je lui ai laissé. - Hum, t'as bien fait. Les bons comptes font les bons amis.
Les « bons amis » hein ? Bien que la définition me parût plus qu'abstraite, je me disais qu'il ne devait pas non plus en connaître toutes les cordes. Et alors que j'étais profondément perdue dans mes pensées, les deux abrutis qui s'agitaient autour de moi n'avaient pas mis longtemps à me faire revenir sur terre.
- Mais non ! Hitch, monte ses cheveux un peu plus haut, c'est plat sur le dessus ! - Je fais ce que je peux, je fais ce que je peux ! - Pousse-toi, je prends le relais.
Et c'est ainsi que je m'étais retrouvée, un chignon hauts made in Marlo perché sur le crâne. Loin de me déranger, je louais ses qualités de coiffeur professionnel, quitte à parfois me demander ce que celui-ci faisait dans notre non incroyable licence de lettres modernes.
Les deux s'étaient calés à côté de moi, comme si j'étais le point de ralliement qui leur permettait de se rejoindre. Ils discutaient, braillaient, et bien que l'idée saugrenue de les faire taire ait plusieurs fois pointé le bout de son nez dans mon esprit, je n'en avais rien fait. Ils jacassaient encore et encore, et cette fois encore à propos de quelque chose d'inutile.
- Marlo, je te dis que les pingouins ont des genoux ! - C'est impossible, je te dis que non. C'est scientifiquement impossible.
Loin de moi l'envie d'être prise en sandwich dans ce débat plus qu'houleux, j'avais tenté de m'échapper discrètement pour aller chercher de quoi réhydrater mon palais à la cafet de la fac -dont les prix, disons-le honnêtement, triplet facilement par rapport à l'épicerie du coin-. Mais bien que l'envie fût présente, Hitch m'interpella.
- Annie, j'ai plus de connexion, vas voir sur Wikipedia. - Voir quoi ? - Voir si les pingouins ont des genoux évidemment.
J'étais définitivement dans la quatrième dimension. Cependant, j'avais fini par capituler : à ma manière du moins, ainsi j'avais simplement balancé mon téléphone contre Marlo -en qui j'avais bien plus confiance- afin de pouvoir fuir cette situation insolite.
- 8090
Les deux mongoliens derrière moi et le code de mon téléphone en leur possession, j'avais donc pu me rendre avec sérénité dans ce lieu obscur et fantasque qu'était la cafétéria. Pas que je n'aimais pas ce lieu, mais j'avoue que les réunions de groupe que cet endroit avait connu n'était pas les souvenirs que je souhaitais le plus ancrer dans ma mémoire.
Mais peu importe. J'y étais allée, avait craché l'argent quémandé par la machine d'un air placide et arrogant, puis avait rejoint l'amphi. Les deux avaient déjà réservé les places, et à mon plus grand malheur, je me retrouvais coincée entre leur discussion d'enfants illettrés.
- Annie ! Les pingouins ont des genoux, j'avais raison ! - Contente pour toi. - Eh dis, tu viens à la fête de ce soir ?
Le changement de sujet avait été si brusque que je n'avais eu le temps de réfléchir à la manière la moins abrupte de répondre.
- Non. - Comment ça non ? Ça va être g.é.n.i.a.l. - Attends Hitch, tu parles de quelle fête, celle organisée par Christa ou celle organisée par Conny ? - Celle organisée par Conny évidemment, j'ai pas dit que j'allais prendre le thé.
Et voilà qu'un nouveau conflit avait éclaté. De ce que j'avais compris, Marlo comptait se rendre chez Christa, là où Hitch comptait se rendre chez Conny. Mais de tout cela, je n'avais retenu qu'une seule chose : si Hitch n'était pas là ce soir-là, cela voulait dire que l'appartement serait mien l'espace de quelques heures.
Pour me débarrasser à grands coups au derrière de ma colocataire un peu trop envahissante, j'avais donc plaidé en sa faveur, affirmant avec ferveur que la fête que Conny organiserait serait d'un tout autre niveau que celle organisée par Christa, qui de toute évidence serait suppléée par Ymir.
Et bien que Marlo me traitait de traître, j'avouais sans honte que la fin justifiait les moyens.
*** Les interminables cours qui avaient pris place tout au long de l'après-midi arrivaient enfin à leur terme. Hitch était partie d'un côté, la moue collée au visage, là où Marlo, bien plus raisonné, avait proposé de m'accompagner à la librairie avant de se rendre à sa soirée.
La bibliographie que nous devions utiliser ce semestre-ci à la main, nous nous étions donc rendue au centre-ville pour effectuer nos achats. Je faisais presque entièrement confiance à son flair d'une efficacité toute telle afin de dénicher les livres qui se planquaient encore dans les rayons les mieux cachés de ce sanctuaire. Cela nous avait pris près de deux heures et nous avions écumé quatre magasins. Mais nous avions tout, et comme j'aime si bien le rappeler : tout ce qui est fait n'est plus à faire.
Suite à ces quelques fastidieux achats, Marlo avait proposé de me raccompagner jusque chez moi. Ma grande bonté m'avait laissé refuser cette avance plus qu'insolite et je m'en étais allée, livres à la main, rejoindre mon chez-moi.
Il était rare que je souhaite rentrer d'un pas aussi pressé. Mais il fallait bien l'avouer, je n'avais qu'une hâte : n'avoir l'appartement que pour moi. Ainsi, j'avais sauté l'étape qui consistait à me rendre à la superette du coin afin de chercher à manger. Un geste parfaitement réfléchi qui me couterait malgré tout quelques réprimandes le lendemain. Mais cela importait peu, j'y étais enfin, ouvrant grand la porte qui me menait à ce repos bien mérité.
Je savourais cet instant : aucun bruit dans l'appartement. Hitch avait déjà terminé de se préparer et avait déjà dû entamer sa course folle vers la débauche la plus totale. Alors il n'y avait plus que moi avec moi, moi face à moi. J'en profitais pour débarrasser le salon et ranger la cuisine. Puis, en cette somptueuse soirée, j'eus le grand plaisir de pouvoir regarder un reportage splendide sur la laine de Yack. Si somptueux d'ailleurs, que j'eus la chance de m'endormir devant au bout de la première demi-heure.
Cependant, un évènement malencontreux vint défaire la nuit de sommeil que je venais à peine d'entamer. Mon téléphone vibrait, juste à côté de mon visage. C'est à peu près à cet instant que j'avais réalisé le fait que je m'étais endormie encore tout habillée de la journée, mais c'est aussi très approximativement à cet instant que je réalisais que cela allait me sauver.
Quelqu'un m'appelait, je décrochais, la voix légèrement enrouée par le sommeil.
- Ouais, salut. Il y a Eren qui est en train de vomir ses tripes là, faut venir le chercher. - Pardon ? - Il m'a dit de t'appeler, t'es bien Annie, c'est ça ? - Mikasa peut pas s'en occuper ? - Elle est en programme d'échange au Japon, je vais pas la faire venir d'aussi loin... quoi que... si je divise la distance par le temps, et si elle prend un jet privé...
Okay. Le mec est torché.
- Si je viens pas, qui s'en occupe ? - Personne, faut évacuer l'appart, les voisins de Conny ont menacé d'appeler les flics. - Je vais réfléchir à ça.
Puis j'avais raccroché. À bon entendeur, il était actuellement quatre heures du matin et je commençais très approximativement à neuve heure le lendemain. Loin de moi l'idée de vouloir jouer la rabat-joie, mais ce genre d'activité, c'était pas pour rien que j'y allais pas en semaine. Quoique, j'y allais pas non plus en week-end, mais entendons-nous bien là-dessus, c'était un tout autre sujet.
Finalement, je savais pas trop quoi faire. Ce gogole, même s'il était con comme ses pieds par moments, il en restait pas moins qu'on était pote depuis un moment maintenant et qu'il m'avait aidé à sortir de mauvaises passes par le passé.
Alors je savais pas trop si c'était mon instinct ou ma raison qui m'avait dicté ce que je devais faire, mais j'avais fini par me lever pour me rendre chez Conny. C'était sûrement la décision que je regretterais le plus pour les six prochains mois à venir, mais peu importe. Si on fait quelque chose, autant le faire bien.
Je ne savais trop quoi en penser, et bien que l'air gelé que m'assénait ce douloureux matin avait tendance à remettre mes idées en place, j'avouais à ce moment-là avoir quelques regrets quant au fait de ne pas avoir emporté de quoi me couvrir avec moi. Mais peu importe, autant en finir le plus vite possible avec cette histoire dont je ne souhaitais pas me souvenir.
L'appartement de Conny n'était qu'à quelque pâté de maisons du mien. Et cet abruti de naissance avait trouvé bon de s'installer dans l'un des quartiers les plus up de la ville afin de pouvoir se la péter à tout va. Mais soyons honnête, à aucun moment celui-ci n'avait pris en compte la variable : quartier up = voisins up = interdiction presque religieuse de faire du bruit au risque de se voir sanctionner d'une amende immédiate pour tapage nocturne.
Enfin. Apparemment, l'équation bénéfice/risque lui était égale et rendait toute discussion autour de ce sujet parfaitement fortuite.
Je continuais donc de marcher, arrivant sous peu dans l'antre du diable. Alors je sonnais, les mains dans les poches de mon gilet pour me réchauffer. Je n'eus même pas le temps d'appuyer une seconde fois sur la sonnette que la porte de l'immeuble résonnait déjà pour s'ouvrir.
Je montais ainsi les escaliers afin de rejoindre l'ascenseur, puis quelques minutes plus tard, l'appartement ravagé de ce cher Conny. Conny qui d'ailleurs était actuellement à la fête de Christa, pendant que très mystérieusement Christa était à la fête de Conny. À partir de là, je ne pouvais que souhaiter bonne chance à cette bande de parasites pour comprendre les potins du lendemain.
Quoi qu'il en soit, je me rendais discrètement dans ce lieu digne d'un film d'horreur. Je venais à peine de traverser le couloir que la vision d'un Eren complètement avachi contre le mur apparut face à moi. Il avait encore bu, et de toute évidence, trop bu. Il était assis là, à regarder le sol, le regard vide, les bras ballants. Les mèches de ses cheveux mal coiffés en chignon retombaient sur son visage et l'odeur intolérables de l'alcool imbibait ses vêtements.
Du bout du pied, j'avais touché le sien comme pour lui signaler ma présence. Sa tête s'était relevée vers la mienne. Je ne m'attendais à rien de sa part, mais son état m'inquiétait tout de même.
- Oh, Armin, t'es revenu de ton voyage en Allemagne pour me chercher ? - Armin ? Où ça ?
Okay. Donc ce soir, je suis Armin. Je m'étais légèrement accroupi pour mieux le voir. Puis j'avais tendu ma main pour taper sur son épaule.
- Pas de chance pour toi. C'est Annie, pas Armin. - Ann...ie, t'es quand même venue.
Un léger sourire s'était dessiné sur ses lèvres, puis il avait rigolé, encore une fois. Et tout d'un coup, sans trop comprendre ce qui était en train de se passer, je l'avais vu se lever en hâte, me laissant tomber en arrière tandis qu'il se dirigeait vers les sanitaires.
Et il avait vomi son dernier verre de Ballantine's.
- On peut dire que ton amour pour l'alcool est... débordant. - Je te l'avais dit... Qu'on se verrait à cette soirée.
Il avait raison. Et bien que cela me déplaise au plus haut point, je ne pouvais rien rétorquer à cela. La seule chose que je pouvais affirmer en ce moment précis était que je l'avais déjà bien trop vu dans un lapse de temps qui ne m'imposait pas de le faire. Alors je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce qui ne tournait pas rond chez moi. Mais cette question, j'avais finalement trouvée bon de ne pas y répondre.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.239.129.91) si quelqu'un porte plainte.